Kathmandu, capitale du Népal et sommet du monde J’aime y venir, en partir, mais y revenir !

Avant que je ne la découvre, Kathmandu avait toujours exercé sur moi une sorte de fascination, au même titre au NÉpal que Namche bazar et l’Everest. « Les chemins de Kathmandu » de Barjavel et « Flash ou le grand voyage » de Michel Duchaussoy y étaient pour beaucoup.

J’y voyais déjà les drapeaux de prière bouddhistes, les marchands d’épices et d’encens, les hippies cherchant l’éveil, les sites sacrés et un patrimoine historique et architectural exceptionnels. Et puis pour moi, Kathmandu marquait le point de départ des treks et des grandes expéditions dans l’Himalaya, jusqu’au sommet du monde, et cela ne manquait pas de nourrir sans cesse mon imagination.

Maintenant que je m’y suis rendu une vingtaine de fois, je décrierais la ville comme un paradoxe. Elle exerce toujours sur moi la même attirance, et je me réjouis toujours de savoir que je vais la retrouver. Pourtant, j’apprécie le plus souvent tout autant de la quitter tant elle est devenue bruyante, encombrée et polluée. Pour de nombreux visiteurs, faire sa connaissance est un choc. Une surprise qui commence alors que le chauffeur de taxi qui vous emmène de l’aéroport serpente au milieu du trafic, se raclant parfois la gorge sans la moindre pudeur pour expulser par la fenêtre un énorme crachat. Le paradoxe c’est tout cela, l’encens dans la pollution ; les drapeaux à prière bouddhistes au-dessus des bouchons ; le sentiment de paix au milieu d’une fourmilière agitée. Alors aucun doute, Kathmandu va vous marquer, elle n’est pas des villes qui laissent indifférents.

À l’arrivée à Tribhuvan, l’aéroport international, une fois vos bagages récupérés, vous vous retrouverez vite face aux guichets des douanes. Ensuite dehors, vous serez assaillis par des chauffeurs de taxi à l’Anglais plus qu’approximatif. Donnez votre prix en montant avec votre destination. Comptez l’équivalent en rupees de quatre à cinq euros pour Thamel.

MES SITES préférés

Il s’agit là pour moi des sites incontournables, et si vous ne pouvez consacrer à Kathmandu que deux à trois jours, alors c’est là qu’il faut vous rendre. Si vous le pouvez, ajoutez Patan à votre liste de visites. C’est proche de Kathmandu, et à deux pas du zoo si vous voulez faire d’une pierre deux coups.

Durbar Square

Incontournable, au coeur de la vieille ville, Durbar Square a malheureusement beaucoup souffert lors du tremblement de terre d’avril 2015. Bien des édifices de ce patrimoine architectural absolument spectaculaire ont été partiellement détruits, quand ils ne se sont pas écroulés tout entier. Malgré cela, ce site mérite un détour, et plus encore une balade à pied si vous dormez à Thamel. C’est tout proche, vous rejoindrez le site en flânant en moins de deux heures.  Une fois le guichet passé, vous accèderez aux trois places qui composent ce lieu exceptionnel, tant les temples sont nombreux et pour certains, à couper le souffle.

Pasupatinath

Ce temple du XVII^e au toit doré est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Comptez en taxi, 100 à 120 rupees depuis Thamel. Construit au bord de la rivière Bagmati, il s’agit d’un important lieu religieux hindou. Vous l’apercevrez sur votre droite quelques minutes seulement après avoir quitté l’aéroport. L’entrée dans le temple est réservée aux hindous, mais comptez malgré cela au moins deux grosses heures sur le site où vous pourrez assister librement aux bains des morts, comme à leur crémation. S’il s’agit là de votre première expérience, attendez-vous à être touché, voire à un véritable choc.

Les corps, enveloppés d’un suaire sont ensuite déposés sur un bucher auquel on met le feu. Les proches du défunt entretiennent alors le bucher avant que les cendres ne soient jetées dans la rivière.

Vous pourrez ensuite rejoindre les terrasses par les marches partant de la rive opposée aux crémations. Ça monte sec, mais faites un arrêt pour admirer les sâdhus. Ces hommes ont renoncé à tout bien matériel afin de se consacrer à la libération de l’illusion, le moksha. Véritables nomades, ils vivent des dons et à Pasupati, vous inciteront à les prendre en photo ou à faire avec eux un selfie afin d’obtenir quelques rupees.

Bodhnath

Lieu de rassemblement des exilés tibétains de Kathmandu, Bodhnath possède l’un des plus grands stupas (XIV^e siècle) du monde. Ce monument bouddhiste blanc en forme de dôme et l’animation qui l’entoure, valent à eux seuls le déplacement. Il fait partie des 10 monuments du pays inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il serait pourtant dommage de ne pas en profiter pour se perdre dans les ruelles des environs où vous croiserez des moines en robe et pourrez vous aventurer dans certaines des multiples échoppes.

De préférence, visitez les lieux en fin de journée. À cette heure, les groupes de touristes ont quittés l’endroit. Faites alors avant de partir le tour dans le sens des aiguilles d’une montre. Laissez-vous porter par le mouvement et laissez vos doigts glisser sur les moulins à prière, c’est une expérience surprenante.

Enfin, assistez devant une assiette de momos au coucher du soleil d’une des terrasses surplombant le site. Vous rentrerez à votre hôtel, changé(e) !

Swayambunath

À l’ouest de Kathmandu, ce temple bouddhiste est un bon complément à la visite de Bodhnath. Construit sur une colline, le site de Swayambu se rejoint par la route, mais préférez l’escalier. C’est un peu long et si vous fumez, vous cracherez vos clopes, mais cela rendra la vue à l’arrivée plus belle encore. En effet, d’en haut, vous aurez un point de vue remarquable sur l’ensemble de la vallée.

Dans l’escalier déjà, vous êtes accueillis par une importante population de singes, des macaques rhésus (Macaca mulatta) qui vous amuseront sans doute. Attention cependant, ils sont farouches, n’ont peur de rien, et peuvent en un instant plonger la main dans votre sac.

Comme à Bodhnath, le stupa est surmonté d’un bloc carré au dessus duquel trône une flèche de 13 niveaux, chacun d’eux représentant un des 13 stades permettant d’atteindre le nirvana.

Une heure environ suffit sur le site dont on fait assez vite le tour. Vous y apprécierez sans doute comme moi d’y prendre un bol d’air pur et vous délecterez de la vue avant de retrouver pollution et bruit en bas des 365 marches.

Bhaktapur, Nagarkott

Si vous disposez de deux jours de plus, ne manquez pas Bhaktapur et réservez à cette ville une journée complète, et aussi une nuit. Là aussi, bien des édifices ont été détruits lors du tremblement de terre, mais cette ville piétonne vous réserve encore bien des merveilles.

Nagarkott

Un autre de mes sites incontournables. C’est de cette bourgade à une trentaine de kilomètres de Kathmandu que vous verrez le mieux les montagnes, et des ciels d’un bleu intense ; ce qui ne risque pas vraiment d’arriver dans la capitale. À Nagarkott, choisissez votre hôtel pour la vue, et levez vous avant le soleil afin de le voir colorer peu à peu les montagnes, en particulier si vous y êtes à la période la plus favorable, d’octobre à mars.

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Kathmandu PRATIQUE

Niveau d’expérience requis pour y voyager : Débutant.
Vous y trouverez (presque) tout ce dont vous avez besoin. Les infrastructures pour le tourisme y sont bien développées et les meilleures agences très pro.  À moins que vous ne fassiez appel à une agence francophone, il est préférable que votre pratique de l’Anglais ne remonte pas au collège ! 

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Les sites mentionnés plus haut, et bien d’autres
Le coût de la vie
Les sourires

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La pollution croissante et par moment difficilement supportable. Un masque filtrant peut s’imposer.
Le bruit

FORMALITÉS

Pour un séjour de moins trois mois : passeport, avec une validité de six mois, et un visa. Ce dernier s’obtient facilement à votre arrivée à Kathmandu. Prévoyez des euros ou des dollars en liquide que vous remettrez avec votre formulaire d’entrée complété (les documents vierges sont à votre disposition dans le hall). Les démarches sont rapides. Vous pouvez cependant préférer obtenir votre visa avant le départ, ce qui est possible auprès du consulat en France

Quand s’y rendre ?

Pour éviter la mousson, la température humide qui vous colle les vêtements à la peau et les paysages bouchés par les nuages, ne voyagez entre juin et septembre. La meilleure période pour Kathmandu (1 400m d’altitude) va d’octobre à avril, avec surtout les mois d’octobre et avril, avec des températures idéales et de bien jolies lumières pour les photographies.

Décalage horaire : + 4h45 par rapport à la France

Durée du vol depuis Paris : Au moins 12 heures, avec une escale ou plus.

SANTÉ

Votre priorité pour rester en bonne santé durant votre séjour à Kathmandu, c’est l’eau. Ne buvez jamais l’eau du robinet, et ne mouillez pas non plus avec elle votre brosse à dent. Assurez-vous que les bouteilles que vous achetez sont bien fermées et dans les bars, qu’on les décapsule devant vous. Ne buvez pas de jus de fruits, ils sont souvent allongés à l’eau du robinet, mais le thé comme le café, dont l’eau a bouilli sont sûrs. De même, ne mangez pas de fruits non épluchés, ni de glace. Enfin, pensez à vous laver régulièrement les mains.
Pour les vaccins, consultez le site de l’Institut Pasteur.

ARGENT 

Avec une carte de crédit à Kathmandu c’est facile. Les distributeurs sont nombreux, en particulier à Thamel, tout comme les bureaux de change. Je vous conseille d’arriver en plus avec quelques centaines d’euros en cash (avec 300€, vous irez déjà loin). Vous en aurez besoin pour obtenir votre visa à l’entrée et pourrez changer le reste en rupees. La plupart des agences et des hotels prennent la carte bancaire. 

HÉBERGEMENT

L’un des avantages de Kathmandu, c’est que vous pourrez manger, dormir, vous déplacer et visiter, même avec un maigre budget. Le panel des hôtels est très large, de petits guesthouses simples offrant des lits en dortoir aux suites exceptionnelles du Dwarika. Si ce dernier remporte ma propre palme, il m’arrive de descendre dans des hôtels bien plus modestes et bien moins onéreux, mais proposant tout le nécessaire pour un séjour de qualité. Le quartier touristique de Thamel au nord, offre un panel très varié d’hébergements. S’il s’agit de votre première visite, vous pourriez y apprécier ses innombrables ruelles aux centaines de petites boutiques et restaurants ; ses terrasses, cours et jardins intérieurs idéaux pour une pause déjeuner ou un verre. Vous aurez pour dormir l’embarras du choix, d’autant plus que vous pouvez sur des sites de réservation en ligne (voir plus bas), dénicher celui qui vous convient de chez vous. Si vous choisissez sur place, n’oubliez pas que les chambres donnant sur la rue sont bruyantes. Dans tous les cas, une jolie chambre dans un hôtel de qualité ne devrait pas vous revenir à, plus d’une vingtaine d’euros, petit déjeuner inclus. Je préfère pour ma part un hôtel un peu excentré, plus calme, qu’il s’agisse du Dwarika ou d’un autre comme le Yak and Yeti, ou le Manaslu. J’ai résidé une fois au Hyatt Regency, qui a l’avantage d’être à deux pas de Bodhnath, mais l’ai trouvé froid et bien moins chaleureux que n’importe quel boui-boui du centre-ville.

NOURRITURE

Au Népal, comme en Inde, la cuisine peut être divisée en deux catégories, toujours disponibles, la végétarienne et la non végétarienne. Dans les plats de cette dernière, vous trouverez surtout du poulet ou du mouton. Dans la grande majorité des restaurants de Kathmandu, vous aurez un choix assez large de ces deux cuisines, pour une somme toujours modique. On déjeune ou l’on dîne pour quelques euros seulement.

Le plat national, c’est le daal bhat. On le consomme midi et soir, et parfois aussi au petit déjeuner. Il s’agit de riz blanc (bhaat) et d’un bouillon de lentilles (daal). Un fois mélangés, on y ajoute du curry de légumes et des épices. Le mélange d’épices se nomme Masala. Il est parfois accompagné d’un peu de viande, le plus souvent du buffle (lui n’est pas sacré), du poulet ou du mouton, et plus rarement de poisson. Le daal bhat végétarien (la viande est chère), servi dans les petites cuisines de Kathlmandu où vient se nourrir la population, vous coutera un ou deux euros, et vous pourrez généralement vous resservir à volonté. Dans certains cas, il sera accompagné de chapati, le pain plat indien sans levain. N’oubliez pas que la cuisine népalaise peut-être très épicée et vous faire cracher du feu.

Profitez de votre séjour à Kathmandu, et plus largement au Népal, pour découvrir la nourriture tibétaine le plus souvent composée de momos, et soupes de nouilles aux légumes.

Enfin pour ceux d’entre vous qui aiment manger comme à la maison, de nombreux restaurants de Kathmandu proposent de la nourriture européenne, avec en tête des plats proposés, des pates et des pizzas.

SE DÉPLACER

Les taxis, pour se déplacer en ville et en périphérie sont partout et peu onéreux. Passez par une agence si vous souhaitez visiter la ville avec un guide, aller plus loin, réserver un billet d’avion sur une ligne intérieure. Toutes les réservations peuvent se faire sur place, mais en matière d’agence, toutes ne se valent pas.

ACHATS

Prenez avec vous un sac ou une valise de grande taille, et que vous remplirez sans mal avant votre retour tant les jolis objets à acheter sont nombreux. Parmi eux je peux citer : l’artisanat en papier, les bijoux, les pashmina (écharpes et châles en laine de chèvre), les tapis tibétains, les objets en métal, les thangkas (peintures tibétaines) ainsi que les masques et marionnettes.

Pour ma part, je ne reviens jamais de Kathmandu sans des couvertures en laine de yak, de l’encens, des épices et en particulier du poivre du Sichuan. Vous trouverez ce dernier sans mal au détail dans les ruelles bordant le stupa de Bodhnath ou dans le quartier de Durbar square.

Et si vous venez pour randonner ou gravir un sommet, Thamel rassemble des dizaines de magasins de matériel. Les grandes marques aussi y sont représentées. Blousons, duvets, sacs à dos, chaussures, matériel de montagne, vous aurez l’embarras du choix, à des prix bien plus abordables qu’en Europe.

Bon séjour !