Alors que la ville dort encore, je plie d’ensemble de mon matériel sous le regard discret du soleil qui pointe à peine sons nez. Chargées à plein par un supplément de nourriture destiné aux premiers jours, mes sacoches collent aux portes-bagages.
III
L’air est frais, le sol se colore peu à peu de la lumière du jour et doucement, mon ombre apparaît, énorme à mes côtés. Je parcours tranquillement les quelques kilomètres de bitume qui mènent à l’entrée de la piste. Soudain, comme si le goudron était venu à manquer, la route s’arrête brutalement, prolongée à perte de vue par un chemin irrégulier de sable rouge. Pied à terre, je lance mon regard sur l’horizon infini. Sur ma gauche, une grande pancarte annonçant la distance séparant de la prochaine ville… Alice Springs, 1700 kilomètres. Seules sur le parcours, à l’écart de la piste, trois communautés Aborigènes, deux relais routiers et une station météorologique.
Dès les premiers mètres, mon vélo s’enfonce et patine sans pour autant empêcher ma progression. Mon lourd chargement risque de rendre parfois mon avancée pénible, si le sable est toujours aussi profond.
Rapidement, la température monte jusqu’à devenir insupportable.
À partir de 9h30, je cuis littéralement. L’eau de mes bidons redevient chaude, le vent se lève et je l’ai dans le nez. Pas un gramme d’ombre… ça promet.
Inutile de désespérer, les premiers jours ne peuvent se faire sans mal et mon organisme va peu à peu s’habituer à ces conditions extrêmes. Très vite, je comprends que je vais sans doute faire chaque jour, un maximum de kilomètres sans pour autant avoir à puiser beaucoup dans mes réserves. La température ne me donne absolument pas l’envie de m’arrêter pour déjeuner. Ma nourriture « fraîche », fromage, pain et fruits, est rapidement épuisée et manger un plat lyophilisé chaud, en plein soleil, ne m’inspire vraiment pas. Alors je roule, j’avale d’immenses lignes droites avec l’impression de faire du surplace tant le paysage reste identique, au fur et à mesure de mon avancée. Quand on pense désert, c’est généralement l’image du Sahara qui nous apparaît. Etendues de sable fin sans la moindre verdure, c’est le désert par excellence où rien ne pousse, rien ne vit ou presque. Hormis certaines portions du désert de Simpson, le désert australien ne répond pas à cette définition. Ici, la végétation est présente en épineux et à ces grands espaces inhabités, on pourrait donner la définition d’une terre avec absence de toute eau de surface permanente. Car il pleut parfois. La pluviométrie moyenne étant de 100 à 200 mm par an avec cependant d’énormes irrégularités. À Artlunga, du côté d’Alice Springs, il est tombé 340 mm en 1910 et seulement 52 l’année suivante.
Paradoxalement, la pluie peut dans ce pays, considéré comme le plus sec de la planète, faire autant de ravage que la sécheresse. En effet, si de très longues périodes sans eau peuvent créer des dégâts, sur la faune dont les animaux d’élevage par exemple, la pluie a souvent des résultats catastrophiques. Tombant rarement, elle heurte une terre transformée en béton par le soleil. De ce fait, se créent de véritables torrents dans le lit des rivières, emportant tout sur leurs passages. Il existe à la météorologie, un service spécial chargé de prévenir les fermiers des catastrophes possibles. Ils peuvent également, via satellite, définir les terres de bonne qualité afin que le bétail bénéficie toujours d’une alimentation suffisante.
Aussi, quand après avoir parcouru plus d’une centaine de kilomètres, je décide de chercher un endroit pour installer mon bivouac, je dois trouver un espace assez grand au milieu des épineux. À l’écart de la piste, je pousse mon vélo jusqu’à une petite zone dégagée. Je commence par installer ma tente qui a l’avantage de se monter en à peine trois minutes et de ne nécessiter aucun point d’ancrage au sol. Une fois installée, je peux toujours la déplacer, deux doigts sont suffisants tant elle est légère, si le vent tourne par exemple et que les flammes du feu deviennent d’un seul coup dangereuses pour elle. Mon matelas a pour sa part, l’avantage de se gonfler seul, l’air ambiant remplissant de petites alvéoles. Reste ensuite à refermer l’ouverture et à apprécier son confort exceptionnel malgré son incroyable finesse. Avant de faire quoi que ce soit d’autre, je m’allonge et profite de cette journée bien remplie qui s’achève. J’ai parcouru près du double de la distance initialement prévue et n’imagine pas, pour les jours à venir, agir autrement. Si mon état physique le permet, je préfère prendre de l’avance en prévision d’un quelconque problème pouvant ensuite me retarder. Il est 16h30, la chaleur devient plus supportable car le soleil descend rapidement. À l’aide de quelques gouttes d’une solution lavante versées sur une compresse, je nettoie mes mains, mon cou, mon visage en insistant sur mes sourcils épais où s’accumule les gouttes de transpiration. Je colle, et la sueur sèche dégage autour de moi des odeurs particulières auxquelles je vais devoir m’habituer.
Dans ma petite gamelle, je fais chauffer un peu de cette eau si précieuse grâce aux pastilles Méta que je viens d’allumer en dessous. Ces pastilles de combustible solide, permettent en se consumant de faire bouillir rapidement une faible quantité de liquide. Je mélange ensuite l’eau à la nourriture lyophilisé, patiente quelques instants puis consomme directement dans le sachet… repas rapide, mais qui me fait un grand bien.
Il est encore tôt lorsque je gagne l’espace exigu de ma tente. L’entrée et une partie des côtés est une moustiquaire. Ainsi, je peux amplement profiter du soleil couchant et de la douceur du soir tout en me protégeant des reptiles qui pourraient être attirés par le confort et la chaleur de mon duvet durant mon sommeil.
Je me plonge dans « L’épreuve », le livre de Béatrice Saubin condamnée à mort à 20 ans en Malaisie, pour trafic de drogue, et avant même que ma montre n’indique 18h30 et que l’astre solaire ait totalement disparu, je m’endors profondément.
Chaque jour, je m’enfonce plus encore dans le cœur de ce grand désert. Je peine toujours beaucoup en raison de la mauvaise qualité de la piste. Parfois, le sable est très profond, et je dois user de toute mon habileté pour ne pas avoir à m’arrêter malgré mes roues qui patinent. Il m’arrive d’être obligé de descendre et de pousser, laissant derrière moi la trace d’un pneu fin et de deux empreintes, profondes à ses côtés. Je me suis un peu habitué à la température mais suis toujours incapable de déjeuner. Il m’arrive de penser très fort à une salade de fruit, un sandwich au fromage ou encore un steak au poivre, malgré mon régime végétarien.
Parfois je doute. Sans cesse obligé de mettre pied à terre pour pousser tant le sable est profond, j’ai de temps à autre du mal à croire que je pourrai faire cela très longtemps. La piste est par endroit terriblement mauvaise et la tôle ondulée m’oblige à rouler en dessous de 10 kilomètres/heure. Le compteur qui me permet de connaître chaque soir la distance effectuée au cours de la journée me met aussi face à la réalité quand à ma vitesse terriblement basse. Alors, je préfère le mettre dans ma poche… c’est terriblement difficile et mon optimisme permanent à quelquefois du mal à garder le dessus. Surtout tenir, les moments pénibles sont toujours suivis de bons moments.
Hier, j’ai croisé mon premier véhicule. Agréable de discuter un peu et surtout de pouvoir boire sans limite. Leurs réserves d’eau sont de plus de 100 litres et même avec un gros problème qui les obligerait à attendre des secours, ils ont à deux, de quoi tenir un bon moment, ils me font cadeau d’un gros paquet de cacahuètes grilles mélangées avec des raisins secs que je vide rapidement, dès leur départ.
Aujourd’hui jeudi, alors que la nuit disparaît à peine, j’aperçois mes premiers kangourous.
Parmi quelques bosquets, ils dégustent tranquillement les feuilles qui les entourent. En silence, je pose un pied par terre et reste immobile. Ce sont trois kangourous roux (Macropus rufus) de la plus grande des espèces et l’une des seules qui supporte l’aridité de ces régions. Hormis, les spécimens de cette famille qui réagit bien à la nourriture pauvre et aux conditions climatiques, les kangourous survivant dans le désert, sont généralement des animaux de petite taille, ayant besoin de peu d’ombre. En appui sur leurs longues pattes, ils dégustent lentement la verdure contenue dans leurs petites mains. Le plus grand d’entre eux doit mesurer un bon mètre soixante-quinze. Régulièrement, ils tournent la tête de chaque côté afin de s’assurer qu’ils sont bien seuls. À l’abri derrière le talus qui délimite la piste, ils ne peuvent pas me voir. Pourtant, alors que je fais deux pas en avant pour les observer mieux encore, l’un deux me croise dans son angle de vue. Comme si un message télépathique venait de passer entre eux, ils se dressent de concert et me dévisagent. Ils doivent juger les 80 à 100 mètres qui nous séparent, suffisamment sécurisants pour ne pas prendre la fuite. Tout en gardant un œil sur mli, ils reprennent leur repas. Comme un enfant, je reste émerveillé par ce spectacle naturel. En ouvrant une de mes sacoches pour saisir mon appareil photo, je perds mes lunettes de soleil et fait un mouvement brusque pour les rattraper avant qu’elles ne touchent le sol. Ensemble, les trois kangourous se retournent et s’enfuient dan des bonds immenses et réguliers. Déçu, je les regarde disparaître persuadé d’avoir bientôt la chance d’en voir d’autres… ce seront en fait les seuls kangourous que je rencontrerai dans ce désert !
Dans un silence total, mes pensées déambulent, vagabondent, errent. Pendant des heures, alors que je pédale comme un automate et que mon regard se nourrit de l’infinité du paysage, j’effectue un voyage intérieur, dialoguant avec mes proches, blaguant avec mes amis, j’en viens presque à parler tout seul. Leur présence me fait du bien car ils sont là, à proximité, toujours prêts à me filer un coup de main si nécessaire.
Grâce à mon Walkman (oui oui vous avez bien lu, n’oubliez pas que nous sommes en 1993), j’écoute les deux uniques cassettes (!!) enregistrées, avant le départ. Elles regroupent les morceaux que j’aime. J’essaie de m’astreindre à ne pas l’utiliser avant le début de l’après-midi. Il est vrai qu’avec de la musique dans les oreilles, les choses semblent plus simples. Mais ma réserve de piles est petite et je tiens à les préserver en cas de cafard… Il m’arrive parfois de chanter à tue-tête, de hurler même certains refrains. Je ne gêne personne mais, de peur d’être pris pour un fou, je me retourne de temps à autre afin de m’assurer qu’aucun véhicule ne s’approche ! pourtant, un peu plus tard, un gros Toyota me dépasse puis s’arrête. À son bord, un couple d’Anglais d’une quarantaine d’année, arborant chacun un T-shirt sale de l’opéra de Sydney, et qui se rendent comme moi à Ayers Rock. Ils comprennent enfin la présence de cette trace fine qu’ils avaient remarquée depuis plusieurs heures sur la piste. La trace peu commune d’un pneu de vélo-tout-terrain parmi les multiples empreintes de roues de 4×4. Ils se font un plaisir de renouveler mes réserves d’eau avant de me souhaiter bon courage et de disparaître.
Il m’arrive de boire plus de cinq litres au cours d’une seule journée, ce qui bien sûr, m’oblige à m’arrêter souvent. Absolument pas gênant alors que je roule, devoir se lever la nuit pour pisser est particulièrement désagréable. Quitter l’espace douillet du sac de couchage pour satisfaire un tel besoin, ne fait pas partie des choses que je préfère. Pourtant, le ciel est toujours tapissé d’une multitude d’étoiles extrêmement brillantes du fait de l’absence totale de lumière aux alentours. Pas de Grande Ourse, le ciel de l’hémisphère sud est concentré autour de la Croix du Sud, d’ailleurs représentée sur le drapeau australien, et d’une Lune énorme. Dans la tenue que j’adopte ici pour dormir, autrement dit aussi nu qu’un ver, il m’arrive de m’éloigner du campement, profitant de la douceur de la nuit et de la beauté de ce ciel de l’hémisphère sud. Je marche parfois une bonne dizaine de minutes, dégustant ces instants de liberté totale. Je ne dérange personne, tant que je retrouve le chemin du campement. Je m’imagine en souriant, incapable de regagner ma tente, obligé d’attendre ainsi vêtu, le passage de quelqu’un…
Au réveil, avant que le jour n’ait totalement fait son apparition, je dispose de quelques minutes avant l’arrivée des mouches. Disparaissant dès la tombée de la nuit, elles apparaissent aux premières lueurs du matin. La dernière douche est loin mais leur présence n’a pas de rapport avec les mauvaises odeurs que je véhicule. Dans le bush, elles sont partout. D’abord amorphes, elles retrouvent avec la lumière, une déroutante vitalité. Quand elles m’ont trouvé, elles ne me quittent plus avant le soir. Les couleurs claires, les attirent plus encore. Par dizaines, elles tournent autour de moi, se posent sur mon dos puis sur mon visage. Elles rentrent dans la bouche, dans le nez, dans les oreilles avec un bourdonnement insupportable, et surtout, elle se placent aux coins intérieurs des yeux. Lieu toujours humide, elles y puisent un peu d’eau et de fraîcheur. J’avais toujours été surpris par certains enfants de pays du tiers monde, dont le visage était couvert de ces insectes insupportables. Je m’étais souvent demandé comment ils pouvaient supporter sans réagir, leur présence permanente. Je suis aujourd’hui mieux à même de comprendre qu’on finit par s’y habituer, comme si la peau devenait moins sensible à ces dizaines de petites pattes qui s’agitent, imperturbables. Pourtant, quand je roule, il m’arrive de donner une grande claque sur mon épaule gauche, écrasant ainsi une dizaine de ces petits spécimens qui heureusement, ne sont porteurs d’aucune maladie. Geste totalement inutile qui ne me procure pas de satisfaction particulière, d’autant plus que de nouvelles apparaissent immédiatement.
Je dois absolument profiter des quelques heures de douceur matinale. À partir de 10 heures, la température devient plus difficilement supportable. Inutile de s’arrêter, il n’y a pas d’ombre, je roule toujours autant. Par endroits, la piste est exécrable, sable, tôle ondulée incessante, je marche à côté du vélo. Avec tout le poids, cela m’est particulièrement pénible.
Dans un nuage de sable et un bruit inqualifiable, trois voitures arrivent dans mon dos. Brinquebalantes, cabossées, défoncées, elles ont piètre allure et je suis surpris de voir des véhicules ordinaires, pas du tout destinés à la conduite sur ce type de terrain. Lorsqu’ils s’arrêtent à mes côtés, je distingue à leur bord, un nombre impressionnant d’Aborigènes. J’en distingue au moins vingt, repartis, hommes, femmes et enfants dans les trois voitures où le confort doit être plus que relatif vu l’état de la piste à cet endroit. Par une vitre qui semble baissée définitivement, l’un des conducteurs me fait un signe amical et me demande dans un Anglais approximatif si tout va bien. Ma présence ne semble en rien les choquer il est vrai que le désert est leur univers. Apparemment en effet, il n’y a pas à bord la moindre goutte d’eau et il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour eux. Ils se rendent à la communauté de Warburton, distance d’encore environ 120 kilomètres et où pour ma part, je serai sans doute demain soir. En quelques mots, je leur explique que tout va bien et tous me saluent avant de redémarrer dans un surprenant tintamarre.
Peu de temps après, une seconde rencontre ne me laisse pas indifférent. À moins d’une centaine de mètres devant moi, un animal traverse la route. Je finis par distinguer un dingo, les côtes saillantes, qui s’immobilise au milieu de la piste en m’apercevant. De la taille d’un chien domestique tel que le berger allemand, le dingo est généralement marron clair, un sur vingt environ étant noir. Celui qui me dévisage est un dingo commun et la maigreur de son corps témoigne de l’apparent manque de nourriture. Très probablement apporté d’Asie par les Aborigènes il y a près de 5000 ans, alors que les deux continents étaient encore relativement proches, ce chien sauvage fût le premier gros carnivore à atteindre l’Australie. Son apparition a d’ailleurs sans doute contribué à la disparition de quelques marsupiaux. Avec comme proies habituelles, lapins, kangourous ou encore wallabies, petit kangourou gris, le dingo peut également se nourrir d’oiseaux, de reptiles et même parfois d’insectes. Considéré comme une véritable peste par les éleveurs, on a construit à l’est sur plusieurs centaines de kilomètres, la plus grande clôture de la planète afin de contrôler leur nombre dans ces zones où paissent les moutons. Il n’est pas protégé en dehors des parcs. Dans la mythologie aborigène, le Dingo a créé l’homme. Pour eux, le chien est « un grand chef » qu’il faut laisser vivre en paix. On raconte l’histoire d’un homme resté plusieurs mois dans le bush, immobilisé par ne sale blessure à la jambe. Durant tout ce temps, ses chiens l’ont surveillé et ont subvenus à ses besoins en lui apportant de la nourriture. Partager avec ses chiens sa propre subsistance semble tout à fait logique aux Aborigènes…
Le dingo fût en 1980, à l’origine de l’affaire judiciaire la plus longue et la plus chère de l’histoire du pays. Un soir d’août de cette année, non loin du monolithe, Ayers Rock, Azeria, une petite fille de neuf mois disparaît. Sa maman, Lindy Chamberlain, mariée à un prêtre adventiste, prétend avoir vu un dingo s’enfuir de la tente familiale avec le bébé dans la gueule. A partir de là, faisant quotidiennement la une de la presse, cette histoire va littéralement diviser le pays en deux, défenseurs et adversaires du dingo. Le corps de l’enfant ne sera jamais retrouvé. D’abord condamnée à la prison à vie, Lindy Chamberlain sera finalement disculpée puis libérée sans que la culpabilité du chien sauvage n’ait jamais été prouvée. En 1989, Meryl Streep incarna le rôle de Lindy dans le film : « Un cri dans la nuit ».
Ma présence ne semble guère impressionner celui qui se trouve face à moi et après m’avoir longuement dévisagé, il continue son chemin et s’enfonce dans le bush.
La tôle ondulée m’en fait beaucoup baver. Ces successions de bosses régulières, que l’on atténue facilement en voiture grâce à une vitesse relativement élevée, m’obligent à me mettre en danseuse. À moins de dix kilomètres/heure, j’encaisse ces petits chocs successifs. C’est parfois pire encore lorsque ces longueurs d’obstacles sont composées de sable fin. Je m’enfonce, patine, dérape, récupère la situation de justesse pour finalement de voir mettre pied à terre un peu plus loin. Je garde mon calme, s’énerver ne sert à rien et n’arrange pas la situation ; je prends cela à la rigolade et souri d’ailleurs souvent.
Toujours voir le bon côté des choses, apprécier le calme, le silence, la liberté. J’imagine parfois les Parisiens, entassés comme de bêtes dans les rames de métro ou faisant la queue dans les embouteillages, inlassablement. Chaque jour, la même rengaine, le même temps perdu à attendre, pare-chocs contre pare-chocs, au milieu d’un brouillard de gaz d’échappements. Et le week-end, partit à la campagne à la condition d’accepter au retour, des heures de touche touche pour regagner la capitale. Le décalage entre leur situation et la mienne est immense. Jamais, je n’accepterai de vivre comme eux, dans des tours de béton où le seul contact avec la nature réside dans les plantes d’appartements. J’aime Paris pour la richesse de ses sites historiques et la multitude de ses espaces culturels, mais pour continuer à l’aimer, je ne peux y séjourner plus de quelques jours, car très vite, je me sens pris à la gorge et j’étouffe. Dans ce désert, j’ai l’impression de vivre des moments inestimables, je suis libre…
À SUIVRE…
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